Avant de publier ce reportage réalisé à l’occasion d’une épreuve Sport Adapté dans le parc de la Victoire à Millau, j’ai relu les mots de Grand Corps Malade lorsqu’il chante « Sixième sens ». Les voici…. J’ai découvert de l’intérieur un monde parallèle Un monde où les gens te regardent avec gêne ou avec compassion Un monde où être autonome devient un objectif irréel Un monde qui existait sans que j’y fasse vraiment attention Ce monde-là vit à son propre rythme et n’a pas les mêmes préoccupations Les soucis ont une autre échelle et un moment banal peut être une très bonne occupation Ce monde là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés. On met du temps à accepter ce mot, c’est lui qui finit par s’imposer La langue française a choisi ce terme, moi j’ai rien d’autre à proposer Rappelle-toi juste que c’est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin Et tout le monde crie bien fort qu’un handicapé est d’abord un être humain Alors pourquoi tant d’embarras face à un mec en fauteuil roulant Ou face à une aveugle, vas-y tu peux leur parler normalement C’est pas contagieux pourtant avant de refaire mes premiers pas Certains savent comme moi qu’y a des regards qu’on oublie pas C’est peut-être un monde fait de décence, de silence, de résistance Un équilibre fragile, un oiseau dans l’orage Une frontière étroite […]