Sport

11 mars 2025

Grand fond, grand vide, Magic Circus de l’endurance extrême !

L’ultra distance à la marche mériterait la même attention, le même intérêt médiatique que l’ultra trail et l’ultra biking, sauf que l’histoire ne s’écrit pas toujours comme on le souhaite. Immersion dans le France des 24 heures marche remporté par une femme, Morgane Ausello, devant tous les hommes ! Je ne sais lequel des deux lança ce défi « et si on s’inscrivait à Bourges – Sancerre ? ». Nous n’avions pas l’âge de boire et finir les soirées imbibées à jouer les fiers à bras. Nous n’avions que 16 ans et demi, nous étions Dominique et moi, tous les deux en Première au Lycée technique de Vierzon, sportif oui mais pas plus que cela, tout au moins pas assez pour s’attaquer sans aucun entraînement à ce raid nocturne de 55 km reliant la cathédrale de Bourges au piton de Sancerre dominant le Val de Loire. Ainsi, nous nous étions retrouvés dans l’Escort blanche de mon père, en ce soir du 13 février 1971. Tous les deux recroquevillés sur notre siège, la trouille au ventre, K Way sur le dos, route de Berry Bouy pour rejoindre le départ traditionnellement donné aux douze coups de minuit, l’heure des chouettes et des barbichettes grisonnantes des randonneurs estampillés Audax, Pataugas aux pieds, les mollets déjà frictionnés au Laodal. Cette virée sous un ciel étoilé, de chemins noirs en chemins creux, gavé de morceaux de sucre blanc et de verres de vin chaud allait, sans le savoir, changer le cours de ma vie. Ainsi, […]
10 mars 2025

Ravito, bobo, repos, dodo, gato, lumbago…

Dans l’attente d’une arrivée brûlante, d’une embrassade dégoulinante, D’une, deux, trois…bières fraîches au goulot pour que ça monte au ciboulot, Pour tomber dans la paresse et dans l’ivresse, Allongé dans un lit douillé, draps soyeux, oreillers gonflés pour des rêves éveillés, Au côté d’une amante, d’une charmante, d’une aimante, Au côté d’un amant, d’un charmant, d’un aimant, A repousser le lendemain pour que dure le présent, le maintenant infiniment. Photographies réalisées les 4 et 5 mai 2024 sur les postes de ravitaillements de ST Chély du Tarn, Rieisse, Le Rozier et Paulhe
5 août 2021

Un trial tropical et amical

UN TRIAL TROPICAL ET AMICAL Oh miladiou de miladiou, un temps à filer un gros coup de mou, une météo à tordre le cou comme on essore une vieille serpillère. Une pluie pour escargots, la serviette de bain sur le dos ravis de surfer sur la courbe d’une herbe grasse gavée de perles de rosées. Ah miladiou de miladiou, même casqués, même gantés, même bottés, même « blousonnés », ce n’était pas vraiment un temps à faire péter la Beta 250 ou la Gas Gas. Et pourtant en contre bas du stand de tir et sur le haut du ravin de Ste Marthe, ils étaient bien là les trialistes malgré une pluie en rideau, averse sur averse, malgré la boue « giclante » et « criblante ». Tous là, les vans posés plein vent, plein champ, des bouts de chou à peine sortie du CP sur de petits engins électriques, des ados qui n’étaient pas là pour tomber du radeau, des cracks qui ont la baraque et des papys encore fringants le cul à peine posé sur un engin agile comme un bouquetin. Certains diront « c’est le Vietnam ici ». Chaleur lourde et tropicale, pluie chaude et boue collante, il ne manquait que les moustiques pour piquer les mollets de ces motards en recherche d’équilibre sur des rochers à la surface glissante comme un fond de baignoire savonnée. Casse gueule de casse gueule. Du trial tropical, amical et familial pour se la mettre bien de travers au fond d’un travers, au guidon d’une […]
10 février 2020

Avis de tempête sur le camping des crosseux

  Camping éphémère, en pleine terre, le camp des crosseux, c’est un jardin sans allées ni enclos, au milieu des broussailles, sans épouvantails. Anarchique et bordélique. Sans permis de construire, juste le droit d’y courir et de discourir. Avec ses collines de sacs, ses montagnettes de survets. Un Décathlon à ciel ouvert et ses Quechua gonflées, arrimés, alignées, sardines contre sardines. Sans eau, sans lavabo, sans pissotière, juste un buisson, un tronc, pour pisser là où l’on peut pour se vider le pneu. Au camping des crosseux, même en banlieue, on passe un dimanche à la campagne, bottes aux pieds s’il le faut. On mange le cul par terre, frites, merguez et coca, cakes, ships et Haribo pour soigner les p’tits bobos. On s’échauffe, plein champ, pleine terre, là où on veut, là où on peut. Une allée, une contre allée, bon sang qu’on se sent mou, on n’est pas là pour faire joujou. Putain, j’me sens bien, au moins, j’vais pas jouer les bouche-trous. Au camping des crosseux, il y a le clan des p’tits et des puissants. Pas besoin de cadastre, faut juste compter ses pas. Deux mètres carrés au sol pour une Quechua qui se déplie en un seul claquement de doigts, ça c’est un petit club et ses deux trois qualifiés guère plus. Un barnum de seize mètres carrés, ça c’est un gros club. Ca compte les points, les places, ça sent le France à plein nez comme une bonne odeur de fumier. Avec ses leaders, […]
26 avril 2019

Coup de gong pour Ladies on the ring

  Elle était appuyée, debout, le dos au mur, son visage se reflétant dans un petit miroir carré, placé là, sans vraiment savoir pourquoi. «C’est mon deuxième combat» dit-elle intimidée. Je ne lui ai pas souhaitée bonne chance de crainte d’amplifier les doutes, les peurs et la superstition. Puis elle est allée s’asseoir sur une chaise, seule à l’écart du ring, les deux mains sur les genoux, le regard dans le vide. Dans l’attente de mettre les gants et d’ajuster le casque. A l’énoncé de son nom, elle s’est levée pour rejoindre le coin bleu. Deux poings bleus, casque bleu, elle s’est glissée entre les cordes. Elle salua son adversaire, elle s’est reculée et sans même le temps de plisser les yeux, une pluie de coups est tombée, des une – deux en batterie, en rafale, brutal. Le round a duré plus qu’il ne fallait. Une serviette a volé au centre du ring pour abréger ce mitraillage en règle. Il était temps. Elle est sortie du ring. Au pied de l’escalier, elle s’est tenue droite et muette devant l’entraîneur comme une communiante qui aurait fauté. Celui-ci a eu ces mots « c’est ça la boxe ».   Photographies réalisées à Montpellier, gymnase Lachenal, lors du Ladies Boxing Tour le samedi 20 avril 2019