Music

10 mars 2025

Les Givrées, la folie de No Mad est belle tout simplement !

Nous aurions pu nous allonger jambes tendues, bras étendus, sur un tapis de mousse. Nous aurions pu nous prendre par la main, yeux ébahis à chercher chaque détail d’une nuit forcée Pour sentir frémir ce végétal, nos corps secoués de douces vibrations, destination inconnue. Pour laisser derrière soi ce qu’il y a de plus encombrants…les mauvaises choses…les mauvaises ondes…les mauvaises gens. Guider sans retenu par cette voix directrice souhaitant la bienvenue dans l’intimité d’une histoire, d’un conte, d’un pays, d’une forêt où les sons, parfois juste sifflés se croisent, se répondent, s’envolent, clinquant, grondant, parfois doux, tonitruant, grinçant. Elodie en sortant de scène, les joues rouges d’un bonheur non dissimulé, se retournait face à son compagnon de voyage dans le beau, dans le vivant. Elle lui soufflait « on est fou ». La folie de No Mad est belle tout simplement ! Photographies prises à Buzeins (Aveyron) dans le cadre du Festival les Givrées
10 mars 2025

Les Givrées, le petit dessert dégivré des UberHits, quelle belle invite !

« Alors tu as quel âge ma petite ? »… »J’ai 15 ans » répond la jeune demoiselle… »Bon pour toi, j’ai du Pierre Perret, du Bernard Lavilliers…Tout ça, c’est de la chanson française » répond, Madame De Fuentes avec assurance, petit bout de femme, petit bout en train dans cette bande de souffleurs de mots et de rimes s’accrochant à nos tympans. Dans mon dos, la jeune stagiaire en observation chez le luthier de la rue de la Capelle marmonna timidement, à voix basse « mais moi, je n’écoute pas de musique française ». Madame De Fuentes qui a le verbe facile de reprendre très convaincante comme un refrain « Bernard Lavilliers, ça, tu vas voir, ça donne la pêche ». Ainsi, nous étions en cette fin d’après-midi, dans une lumière tamisée, tous rangés en cercle, dos aux guitares, exposées sur leurs chevalets, pour une dernière livraison tirée du sac. Des mots qui parlent certes aux anciens mais dont la valeur ne se dilue pas dans le funeste d’un quotidien migraineux. Madame De Fuentes coiffée d’une large casquette en tweed, donna de la voix avant de prendre par la main un jeune homme pour quelques ronds de jambes, le petit dessert dégivré de ce UberHits, quelle belle surprise, quelle belle invite ! Photographies réalisées lors du Festival Les Givrées dans la cordonnerie Blanc, la fleuriste Atout Fleur, la Belle Epicerie, Marché Paysan, luthier Levila
10 mars 2025

Une rave en rêve, le Larzac en bonheur d’hiver !

31 décembre, un après-midi cool à écouter en boucle l’album d’Anwar, cet artiste belgo-marocain me transportant à l’improviste sur l’Highway 10, cette diagonale filant plein coeur dans le désert californien. Trois minutes d’une si belle chanson d’amour pour ensuite m’embarquer…comment refuser…direction Clarksdale dans le delta du Mississipi où résonne ce gratté de guitare si caractéristique des vieux bluesmen accompagnant leurs voix rauques clamant aussi bien l’amour d’une vie que le désespoir des temps modernes. Cette balade musicale tendre et émotive fut interrompue par un SMS « Papa, pour ton réveillon, il y a une rave organisée ce soir sur le Larzac. Ca, c’est pour toi en photo ». J’aime encore plus m’engager quand tout surgit ainsi, à l’improviste, par surprise pour m’inviter à pousser la porte de l’inconnu et de l’imprévisible, sans connaître vraiment les codes de là où je poserai les pieds pour me fondre dans une foule au risque de passer pour le naufragé d’une nuit solitaire. 22 heures, je prenais donc la 4 voies plongée dans un brouillard si épais que je loupais la sortie 48 filant direct sur le Caylar. Petit détour pour savourer cet instant de silence dans le ronronnement du moteur, calé voie de droite, une douce chaleur me montant au visage, le nez sur le volant à scruter cette foutue bande blanche fuyante se noyant dans une brume me semblant impénétrable. Sortie 48, à nouveau, enfin, je tournais à droite, j’ouvrais les vitres, le son était bien là, lourd, puissant, répétitif, captif. J’ajustais […]
10 mars 2025

Tourbillon au bal trad, au ball trap des plaisirs simples !

Elles sont venues sans robes, ni légères, ni fleuries, Ni bas même effilés. Ils sont venus sans coteries, ni souliers vernis, Ni chemises aux plis mal repassés. Sur cette place au sol glacé, à toquer d’un doigt replié, A la porte de ce bal trad, aux amplis déjà branchés, les soufflets déjà gonflés. Nos vingt ans révolus, qu’importe l’inconnu.e, les trapus, les pas perdus, Je suis là pour saisir ta main chaude, caressante et délicate. Polka, scottish, mazurka… En reconquête, le temps perdu dans un tourbillon de bohème, Je suis là pour saisir l’épaule ferme de celle que j’aime. C’est chaud comme l’onguent masquant mes vieilles cicatrices, Je suis là pour que tu me remplisses, pour que tu m’envahisses. Simplement comme avant ! Photographies réalisées les 28 et 29 décembre 2024, place Foch à Millau à l’occasion du Festival des Bonheurs d’Hiver
10 mars 2025

Fanfare de rue, photo de rue, l’instant présent

La photo de rue a ce côté puissamment addictif. Ce besoin irrésistible de tout lâcher pour raser les murs, se cacher dans les ombres, à marcher à pas feutrés, une paire d’yeux sur orbite, le corps tout simplement transparent pour une déambulation fantomatique. On peut craindre les overdoses et les descentes en enfer à côtoyer Lucifer, qu’importe, au contraire, elles sont le speed de cette transe non contrôlable vous poussant comme un gros coup de pied au cul à prendre la première ruelle, la main droite chargée d’un cube noir que l’on souhaite le plus discret possible, comme s’il s’agissait de planquer cette came vous infusant une énergie extraordinaire. La photo de rue est ainsi, elle vous transporte dans un état second au contact du monde réel, du quotidien ordinaire, à voler des bouts de vie, le regard s’affolant, la respiration en apnée, le corps figé comme un chien à l’arrêt devant un geste, un désordre, un point de rupture dans l’insignifiant cours tranquille de la vie. Le temps d’un déclenchement…Clac.Clac…C’est rarement ajusté comme espéré, ce temps de bascule, ce point de rupture déjà envolé mais qu’importe, c’est le prix à payer, c’est puissant. Samedi, à l’heure de l’apéro, j’ai garé mon cargo place Foch. Je ne suis pas allé bien loin. A peine quarante mètres pour m’assoir autour de la fontaine à observer cette petite vie de quartier lorsqu’une fanfare s’est installée. Etalant un petit tapis gris, des cuivres astiqués sortis de leurs housses, le micro aussitôt perché et […]