Music

11 mars 2025

Les Givrées, Tom Poisson heureux comme un cerf-volant !

Aujourd’hui, j’ai planté un arbre, précisément un cerisier, avec son petit tronc droit et effilé. L’idée m’est venue brutalement la veille, petit éclair joyeux, place du marché, devant une alignée de plants, cerisiers, pommiers, poiriers, les racines enveloppées. Ce fut un coup de cœur, un drôle de cadeau que l’on ne peut envelopper d’un beau papier cadeau, que l’on offre ainsi à sa bien-aimée, l’arbre pour ainsi dire à nu, prêt à trouver un petit nid dans une bonne terre meuble. L’arbre planté, le scion bien droit pointant son petit nez vers le ciel, je me suis changé et j’ai filé salle René Rieux écouter Tom Poisson et sa casquette fétiche, son petit pull bcbg, heureux d’être là, à chanter devant un public captif et réceptif. Tom Poisson perché sur la plus grosse branche d’un arbre mûr, c’est ainsi que je l’ai vu. « Heureux comme un cerf-volant »…Les jambes dans le vide, la guitare boite à cigares sur les genoux à chanter pour les oiseaux, les amoureux allongés sur une couverture à carreaux et pour ces fruits mûrs prêts à être croqués. Pommes, poires ou cerises, je n’ai pas su. C’était doux et acidulé ! Photographies réalisées lors du concert de Tom Poisson dans le cadre de Les Givrées le 25 janvier 2025
11 mars 2025

Les Givrées, jeu de piste musical dans l’histoire de la chanson française

« Ding…Ding…Ding »…En parcourant les allées de la MESA, un petit tintement m’est revenu aux oreilles. « Ding…Ding…Ding » comme lorsque l’on tape avec une cuillère à café sur le rebord d’un verre en cristal, « Ding…Ding…Ding » c’est le bruit si caractéristique et presque identitaire du « Jeu des 1000 euros », le doyen des jeux radiophoniques diffusé sur France Inter à l’heure de la serviette nouée autour du cou. Autrefois appelé « 100 000 francs par jour », c’est une petite fenêtre sur la France dans bas, celle des clochers en réfection et des petites salles des fêtes qui se remplissent pour applaudir les candidats sélectionnés pour ce jeu simple et hors du temps, malgré tout bien gaillard sur scène, à faire voler les enveloppes secrètes et questions pièges, près de 70 ans après sa création. Il y avait donc un petit côté « Jeu des 1000 euros » dans cette déambulation au cœur de la bibliothèque de Millau pour découvrir après un jeu de piste un tantinet sophistiqué que son homologue radiophonique le nom d’artistes icones de la scène musicale. Ainsi par groupe de 10, les candidats.tes « givrées » se regroupaient tour à tour dans la Marmothèque, ce petit cube où l’on voit la vie en rose. Le but de ce bref cloisonnement, découvrir un indice se cachant dans un titre puisé dans le répertoire si riche de la chanson française, interprété par cinq jeunes femmes la voix déliée et deux guitaristes, deux vieux routards locaux […]
11 mars 2025

LARZAC 2024…entre équilibre et souvenirs !

Au loin, soulevant un fin nuage de poussière, trois grosses berlines se dirigeaient vers la 4 voies. Pas franchement le genre de cylindrées que l’on retrouve aux abords d’une rave party. La première passa à mes côtés, puis la seconde, puis la troisième au ralenti. Vitre baissée, j’ai reconnu Madame la Sous-Préfète. Celle-ci, les deux mains sur le volant, la tête penchée pour me saluer avec un grand sourire m’interrogea « alors vous allez chercher vos enfants ? ». J’ai répondu « non, je vais simplement faire des photos ». Elle rétorqua en enclenchant la première pour quitter le chemin « et bien vous allez vous amuser ». J’aime les lieux inconnus, les ambiances imprévues, les approches à l’affût avec au choix, un téléphone et un petit Lumix se balançant au bout d’un cordon accroché au poignet, les deux écrans allumés, pour cadrer au plus serré, au risque d’être perçu comme un intrus. Cela ne manqua pas, à peine arrivé près de la scène principale dégageant un Bob Marley remixé, une jeune femme m’apostropha « ben le voilà, le plus ancien ». Je lui pointais un index sur le nez en lui répondant « tu as vu mon âge ? Imagine que tu as encore 40 ans de rave devant toi ! Tu as de l’avenir ». On s’est marrés et je suis rentré dans le pack. Gentiment chahuté, pris en photo par des jeunes gens manipulant des petits appareils argentiques, le son supportable pour mes tympans en décapotable. Puis […]
11 mars 2025

Bentonia (Mississipi)…« all night long »

« Tu veux manger ? Attends, elle va te montrer ». Dans la pénombre de ce juke joint, l’homme courtois prenant soin de mon estomac et de mon manque de caféine, c’est Jimmy Duck Holmes. Mais je ne le sais pas encore. Une jeune dame écroulée sur sa chaise se redresse dans un demi sommeil et m’invite à la suivre en trainant la semelle. Nous sortons, nous passons dans l’herbe encore humide, nous tournons à gauche au coin d’une gargote aux planches mal ajustées. Devant le petit comptoir en bois, elle me dit « c’est là « . Je suis donc à Bentonia, la ligne de chemin de fer reliant Chicago à La Nouvelle Orléans à ma droite et le Blue Front Cafe à main gauche. En revenant chargé de deux boîtes plastique contenant une omelette, du porridge et 2 toasts, l’homme bienveillant m’accueille à nouveau « prenez la place qui vous convient et au fond, vous avez le café, c’est gratuit ». Je ne pense pas me tromper mais le vieil homme semble bien être celui présent également sur les affiches, posters, coupures de presse jaunies, exposés sur tous les murs et dans chacun des recoins où l’on retrouve une bardée d’amplis au côté d’un vieil juke box et d’une lignée de guitares suspendues au plafond. Ce sont celles de ce grand bluesman âgé de 76 ans, il m’interpelle « regardez, là, sur l’affiche, c’est moi, là, j’étais jeune ». Natif de ce village, il est le dernier survivant […]
11 mars 2025

Clarksdale (Mississipi)…y’a tant à chanter !

Un vendredi soir, dans la cité où serait né le blues, des petits clubs éclairés d’un lampion, quelques ombres sur les trottoirs, pas foule et au coin de la Second et de Sunflower, un gros bloc massif, le Ground Zero Blues Club. L’acteur Morgan Freeman enfant du pays, a mis des billets avec 2 actionnaires pour faire vivre le lieu. Là aussi, une simple guirlande pour éclairer l’entrée, l’intérieur est sombre, des murs couverts de graffitis à l’encre noire, des posters du boss et des bluesmen et women qui se sont produits dans ce club. Là aussi, pas foule pour un début de week end, un fille habillée dans du rose plaqué, fait la tournée des tables, c’est 12 dollars pour le concert du soir. Sur la scène, une femme virevoltante et pétillante tient le quartier, une voix puissante, c’est Chris Avey et son groupe le Avey Grouws Band en tournée venu de l’Ohio. Elle est bavarde et enthousiaste, elle raconte sa vie, elle raconte le blues. Y’a tant à chanter ! Photographies prises le 7 juin 2024 à Clarksdale (Mississipi) – USA