Le décor de ce ravitaillement est sobre et minéral même si quelques croûtes à l’huile égayent les murs à la pierre nue. Le Viala du Pas de Jaux, c’est l’étape finale tant attendue sur le long chemin reliant deux cités Templières. Dernier petit havre salutaire sur cette Astragale cinglante et déchirante tant le vent endiablé se montre sans pitié, cisaillant les corps courbés aux abords des falaises. Dans le coin gauche de cette salle sous plancher de la tour grenier médiévale, Christian accompagné de Jean Marie, est à la louche. Sa silhouette se distingue dans les vapeurs s’échappant des marmites et la chaleur des fourneaux, alors qu’à sa gauche, trois dames bien emmitouflées sous un surcot médiéval, servent avec courtoisie un breuvage revigorant. A l’odeur, il n’y a aucun doute sur la nature même de cette soupe miracle. En ce 8 décembre jour de l’an 8 de l’Hivernale, un Minestrone mijote sur trois feux dans de gros faitouts. Une préparation propre aux Templiers pour ce potage épais riche, selon les recettes italiennes, en légumes de saison, en pâtes, en haricots, saupoudrée au final de Parmigiano Reggiano râpé. Seule entorse pour cette « Templière », ce sont des dés de tome de Laguiole qui agrémentent cette potion aux vertus apaisantes. Le Minestrone, « c’est une soupe de gauche », une soupe populaire, une soupe paysanne, c’est ainsi que l’artiste milanais Giorgio Gaber, très inspiré par Jacques Brel, le chantait dans sa chanson Destra Sinistra. Un Minestrone populaire pour une course populaire, […]