Sport

29 octobre 2018

A deux mains sur les cocottes

  Ma première photo de sport, je l’ai prise à l’occasion du cyclo cross du Château organisé dans ma ville natale, Mehun sur Yèvre. L’épreuve était organisée sur un très beau circuit tournicotant autour des remparts de l’ancienne enceinte médiévale et de la Tour Charles VII.. Mon père y était bénévole, affecté la billetterie. Je venais juste d’acquérir mon premier reflex après avoir travaillé en usine pour m’offrir ce premier boîtier doté d’un télémètre et son aiguille qui s’affolait au moindre soubresaut de lumière. Je n’ai plus en mémoire si la pellicule utilisée était une 36 poses mais côté budget, développement et tirage compris, une « péloche » c’était la limite imposée. Dans mes archives, je n’ai gardé que cette image (ci dessous) pour garder une petite empreinte de ce premier reportage.         Reportage photographique réalisé à La Canourgue (Lozère) le 28 octobre 2018 à l’occasion du Cyclo Cross de l’Urugne
28 juillet 2018

Eldoret, la fin du paradis ?

Eldoret, paradis perdu, Eldoret, paradis corrompu. Eldoret, paradis vendu, Aux mécréants, Aux renégats, Aux cancrelats. Sans foi, Ni loi, Sans émoi. Ca laisse sans voix Dans le désarroi, Je suis désormais un pauvre rabat-joie.   Photographies réalisées les 22 et 23 mai 2015 à Eldoret – Kenya lors d’un meeting national d’athlétisme. Eldoret reste encore à ce jour l’épicentre d’un triangle où est né l’athlétisme kenyan, où celui-ci est devenu une industrie désormais tragiquement pervertie par le dopage
9 juillet 2018

Quilles de 8 et bande des 5

  Une petite route grimpant au dessus du village, quelques pavillons ici et là, un chemin de terre à droite, même vitres fermées, la rumeur se laisse deviner. Ce mélange si caractéristique entre clameur et ferveur mixées dans un flow de claquements secs comme si une machine , dans un tempo saccadé débitait du bois mort aux quatre coins de ce carré de sable, serti d’une bordée de grands pins. 9 heures du matin, la première fournée est déjà sur le grill. Ca frappe déjà du bois. Ca claque déjà des mains, en jouant des 10 doigts pour guider de tous ses voeux la prochaine boule prête à fuser. Au sommet de cette colline, un stade, deux terrains sablonneux, dos à dos, séparés d’une lignée de tentes et de parasols multicolores. 5 joueurs dans chaque rangée. 8 quilles, allumettes géantes dressées pour être dégommées et des boules alignées comme de grosses pastèques suantes. Voilà pour la multiplication. Les quilles de 8, ça se joue en bande de 5. Des bruns barbes taillées, des dégarnis crânes rougis, des costauds que l’on imagine fourche à la main soulevant une botte pesant son demi quintal, des minces taille de guêpe nageant dans des shorts flottants. Des 20 balais qui ont quillé à l’école des bleus et qui se cognent dans les poings comme des joueurs de la NBA, des 50 printemps encore guillerets qui ont bûcheronné sur tous les carrés sablonneux du Viaur à La Viadène, du Dourdou au Lévezou. C’est un sport […]
29 avril 2018

De Chardoille à Soulobres, un Grand Prix sans chichi

Cela me rappelle le Grand Prix de Chardoille. Félix Potin, c’était le ferrailleur du quartier de la gare, propriétaire d’une casse à Juva 4 et de vieilles tractions où l’on jouait les Al Capone. Félix, c’était Monsieur le Président de l’Union Cycliste Mehunois. Dans la campagne, d’Allogny à Quincy, de Reuilly à Neuvy, en passant par Foecy, chaque dimanche après la messe, il plantait son petit décor. Avec sa gouaille, son TUB Citroën, son haut parleur grésillant soudé au capot, sa boîte à outils et son crachoir annonçant le passage des coureurs. C’était l’époque des frères Villepelet. Des paysans de la plaine du Berry. Des costauds, des rustiques, des cuissots de taureaux. Forgés et charpentés au lever de bottes de paille, à la charrue et aux hivers humides au cul des vaches. Des malins, des roublards se partageant, de Pâques à la Toussaint, primes, victoires et coupes de pacotilles. Parfois Jean Graczyck, en voisin, il habitait Vignoux sur Barangeon, venait dire le bonjour et se jeter vite fait, quelques verres de gris, du Mennetou, du Reuilly. Il serrait des paluches et contait des histoires de chasse patate, de mistinguettes et de boyaux percés. Avec sa gueule creusée, tailladée au coupe chou par quinze années pro en passant chez Lejeune, chez Bic et chez Ford. Sacré Popoff, une carrière de puncheur, sept « Tour de France » et 5 victoires d’étape dans la besace, ça classe, la classe. Déjà, on se garait sur le bas côté de la chaussée. Des 4 CV, des […]
10 avril 2018

The poor lonesome runner

46669 pas auront donc été nécessaires pour se laisser aspirer dans ce puits de lumière illuminant la capitale en ce jour de marathon. Pour emboîter le pas de ces anonymes isolés, esseulés, d’un peloton effiloché comme une queue de comète. Certains courbés, pliés…plus loin des assoiffés, des ventres creux. Encore plus loin des crispés prêts à craquer. Le mur du trentième, je l’ai esquivé, certains se sont fracassés. Proche de l’arrivée, subitement des croyants, priant en silence pour une fin proche. A quelques pas de la ligne d’arrivée, j’ai encouragé des coureurs vociférants ceinturés par des vigiles leur interdisant le passage. J’y ai perdu mon badge presse, une première en 30 ans. Il faut un début à tout. Reportage réalisé le 8 avril 2018 à Paris dans le cadre du Marathon de Paris (France)