Sport

12 mars 2025

Vous avez inventé le trail poétique !

Le trail porte bien son nom…course nature par définition, course en pleine nature aux multiples horizons, courir avec passion dans une nature qui impose ses règles, ses lois, ses règlements cachés et sournois, avec autant de docilité que de tourments qu’aucun satellite météo ne peut détecter. Ainsi s’est déroulé Tarn Valley Trail avec un départ dans une douceur paisible, une fraîcheur à peine frémissante, un ciel d’une si belle pureté et un cœur de fer et de corde pour réunir les 180 valeureux et téméraires. Un cœur passion, un cœur palpitant, un cœur pour offrir et recevoir, un cœur pour rentrer en conquête, de soi-même, pour fuir les réquiems, une bohême espérée pour fuir le quotidien trop cadenassé, trop réfréné. Ainsi les Cévennes ont-elles été dévalées, L’Hôpital, le Pont du Tarn, le Merlet, Pont de Montvert, les jambes balayées par les genets en fleurs, odorants, d’un jaune puissant, tableau impressionniste pour s’évader, quelques rebelles en tête, s’enfuyant fringants et gaillards, les deux Samuel, Hubert et Chatard déjà en bataille dans cette dévalade pour retrouver le Tarn s’encaissant en cascade dans une gorge profonde. Puis les montées se sont enchaînées, une surprise pour personne, Tarn Valley Trail joue cartes sur table. Puis le soleil s’est dévoilé, c’était espéré. Puis le thermomètre s’est affolé. Printemps coquin, printemps assassin pour rissoler et cramer ces conquérants perdant leur fringant, estomacs vite gavés et retournés, la nausée au bord des lèvres, moral déjà en berne, guibolles en vrille pour lutter contre cette chaleur subite frôlant […]
12 mars 2025

Cercle jaune « Alors comme ça, tu t’intéresses à la pétanque ? »

Je ne connais rien de ce jeu populaire qu’est la pétanque, je ne sais rien de ce sport plus que séculaire même si, par le passé, j’ai trainé mes espadrilles dans ce Parc de la Victoire poussiéreux et écrasé de chaleur un jour de Mondial, l’une des années où le rire puissant d’Henri Salvador résonnait jusque dans la rue Balitrand. « Alors comme ça, tu t’intéresses à la pétanque ? »…En ce 15 août, à tourner en rond autour de ce grand rectangle gravillonné épousant le contours du parking attenant à la salle des fêtes, cette question me fût posée quatre fois. L’une de mes rencontres de me glisser « car ça n’a pas grand-chose à voir avec les Jeux Olympiques ». Je me suis donc expliqué « que les J.O., c’est bel et bien du passé » et qu’aujourd’hui et cela depuis 10 ans, je m’immisce dans un réel certes moins fastueux, moins glorieux, moins fiévreux mais où le quotidien déroule des petits bonheurs. Ils saupoudrent, dans le grand silence de mes déambulations, 1000 petites histoires qui dans le secret de chacun, chacune sont peut-être de belles et grandes histoires intimes ou partagées. Il y a peu, je replongeais dans un long entretien publié dans «America» numéro 16, passionnant échange entre François Busnel et Colum McCann, ce grand écrivain des paumés, des déshérités, les parias, les exclus d’une Amérique noyée de larmes effilées comme des épées ensanglantées. 26 pages lues comme un long ride à travers les champs de […]
12 mars 2025

Templiers 2024…l’essentiel est juste devant moi !

LE PONT DE CUREPLAT…jeudi 16 octobre…18 heures Mon père est né dans un moulin. Je n’ai pas échappé à ce même destin. Je suis né moi-aussi au bord d’une rivière et son canal attenant. Ainsi les crues du Cher, de l’Yèvre et de l’Arnon ont rythmé mon enfance. Profondément émerveillé par cette eau submergeant prairies et peupleraies, lacs éphémères à explorer, chaussé de grandes cuissardes, pour me « plonger » dans ces océans léchant lavoir, écluses et fortifications du château. En ce 16 octobre, au bord de ce parapet à observer la puissance des flots, je ne regarde plus la rivière avec la même innocence. Le Tarn est en révolte. Il gronde, il rugit chargé de troncs filant au milieu du courant puissant comme des obus. La jetée est submergée, jusqu’où peut-il monter ? Pour autant les inquiétudes sont retombées. J’éprouve même un certain soulagement. Serrés l’un contre l’autre dans une voiture sur le parking de St-Estève, Odile et moi sommes restés suspendus en visio sur notre téléphone au bon vouloir de Monsieur le Préfet de l’Aveyron. Une heure d’échanges où la cote du Tarn monte de 3 mètres à 4,80 sans trop savoir pourquoi ni comment. Qu’importe ces atermoiements compréhensibles au nom du principe de précautions, nos arguments portent. Le Tarn ne se dompte pas, nos plans A et B sont simples et efficaces, nous obtenons le droit d’organiser. L’essentiel est sauvé ! LE MUR DES LEGENDES…samedi 19 octobre…17h30 Deux ans plus tôt, sur la 60, passé Desert Wells […]
12 mars 2025

L’Endurance Trail… L’instant majeur, ravageur et détonateur !

Deux – trois heures du mat, l’heure des rêves éveillés et des draps mouillés. Le téléphone du PC Course ne sonne plus. Dans son chalet grand comme une maison de poupée, le doigt sur les platines, Cyril n’a toujours pas piqué du nez, sa sono en sourdine pour une ligne d’arrivée déplumée comme le cou d’un poulet bagarreur. Au centre de ce cercle des émerveillements et de la délivrance, Chauchau et son micro au cœur des confidences. Fin d’une Endurance Trail sauvée d’un Tarn déchaîné, recrachant dans ce tunnel de lumière ces corps meurtris, c’est l’instant majeur, c’est l’instant ravageur, c’est l’instant détonateur. Flot libéré, irradiant et chavirant. C’est précieux, c’est fiévreux, c’est glorieux. C’est intime, c’est sublime, ça illumine. Ainsi, étais-je bombardé devant cette ligne de tir amis, devant ces saltimbanques de l’endurance jouant l’épilogue d’une bataille solitaire avec eux-mêmes. Certains cherchant le recueillement…Certaines la douceur des joues salées…Certains cherchant le regard profond de la compréhension…Certaines dans la captation irrésistible de lèvres complices et sucrées. Pourquoi je cours ainsi, pourquoi je m’inflige cela ? Pourquoi je pousse si loin le curseur dans cette quête de sentiments ultimes ? Pourquoi, moi, j’organise ainsi, pourquoi moi, je m’inflige cela ? Pourquoi moi et mon équipe poussons nous le curseur si loin dans cette quête émotionnelle ? L’éternelle question du pourquoi et son insondable réponse souvent laissée en suspens devant l’irrationnalité de tels instants déraisonnés. Rendre heureux ? Se sentir heureux ? Être vivants, se sentir vivant ? Par ces échanges avec […]
12 mars 2025

L’Astragale, tout ça pour une soupe chaude !?

Le décor de ce ravitaillement est sobre et minéral même si quelques croûtes à l’huile égayent les murs à la pierre nue. Le Viala du Pas de Jaux, c’est l’étape finale tant attendue sur le long chemin reliant deux cités Templières. Dernier petit havre salutaire sur cette Astragale cinglante et déchirante tant le vent endiablé se montre sans pitié, cisaillant les corps courbés aux abords des falaises. Dans le coin gauche de cette salle sous plancher de la tour grenier médiévale, Christian accompagné de Jean Marie, est à la louche. Sa silhouette se distingue dans les vapeurs s’échappant des marmites et la chaleur des fourneaux, alors qu’à sa gauche, trois dames bien emmitouflées sous un surcot médiéval, servent avec courtoisie un breuvage revigorant. A l’odeur, il n’y a aucun doute sur la nature même de cette soupe miracle. En ce 8 décembre jour de l’an 8 de l’Hivernale, un Minestrone mijote sur trois feux dans de gros faitouts. Une préparation propre aux Templiers pour ce potage épais riche, selon les recettes italiennes, en légumes de saison, en pâtes, en haricots, saupoudrée au final de Parmigiano Reggiano râpé. Seule entorse pour cette « Templière », ce sont des dés de tome de Laguiole qui agrémentent cette potion aux vertus apaisantes. Le Minestrone, « c’est une soupe de gauche », une soupe populaire, une soupe paysanne, c’est ainsi que l’artiste milanais Giorgio Gaber, très inspiré par Jacques Brel, le chantait dans sa chanson Destra Sinistra. Un Minestrone populaire pour une course populaire, […]