Le trail porte bien son nom…course nature par définition, course en pleine nature aux multiples horizons, courir avec passion dans une nature qui impose ses règles, ses lois, ses règlements cachés et sournois, avec autant de docilité que de tourments qu’aucun satellite météo ne peut détecter. Ainsi s’est déroulé Tarn Valley Trail avec un départ dans une douceur paisible, une fraîcheur à peine frémissante, un ciel d’une si belle pureté et un cœur de fer et de corde pour réunir les 180 valeureux et téméraires. Un cœur passion, un cœur palpitant, un cœur pour offrir et recevoir, un cœur pour rentrer en conquête, de soi-même, pour fuir les réquiems, une bohême espérée pour fuir le quotidien trop cadenassé, trop réfréné. Ainsi les Cévennes ont-elles été dévalées, L’Hôpital, le Pont du Tarn, le Merlet, Pont de Montvert, les jambes balayées par les genets en fleurs, odorants, d’un jaune puissant, tableau impressionniste pour s’évader, quelques rebelles en tête, s’enfuyant fringants et gaillards, les deux Samuel, Hubert et Chatard déjà en bataille dans cette dévalade pour retrouver le Tarn s’encaissant en cascade dans une gorge profonde. Puis les montées se sont enchaînées, une surprise pour personne, Tarn Valley Trail joue cartes sur table. Puis le soleil s’est dévoilé, c’était espéré. Puis le thermomètre s’est affolé. Printemps coquin, printemps assassin pour rissoler et cramer ces conquérants perdant leur fringant, estomacs vite gavés et retournés, la nausée au bord des lèvres, moral déjà en berne, guibolles en vrille pour lutter contre cette chaleur subite frôlant […]