Blabla

16 décembre 2019

Les mots pour le dire

  Voici le texte d’introduction rédigé pour être lu au départ des Templiers qui malheureusement fut annulée en raison d’une forte tempête. Millau, le 21 octobre 2019   Je me permets de vous lire ce petit mot que j’ai appelé LES MOTS POUR LE DIRE Plus exactement LE MOT POUR LE DIRE Le mot pour le dire, C’est facile à dire C’est facile à écrire C’est rapide comme un soupir C’est bref comme un sourire LE MOT POUR LE DIRE LE MOT…UN MOT…JUSTE UN MOT POUR DEFINIR LES TEMPLIERS J’ai cherché le mot qui a du coffre, de l’étoffe, De la prestance, de l’aisance, De la rondeur, de l’odeur, Du subtil, de l’habile Finalement j’ai choisi le mot SOUVENIR Parce que je me souviens de Jacky, j’ai écrit ce premier petit mot pour elle – je pense à elle Parce que je me souviens de Valérie, j’ai écrit ce dernier petit mot pour elle – je pense à elle Parce que je me souviens de chacune des pierres que j’ai soulevées, que j’ai caressées, que j’ai époussetées pour construire ce long chemin Le mot SOUVENIR colle à la peau, à la chair, à la sueur, à l’odeur, au tanin des Templiers J’ai une envie…que les Templiers vous remplissent, vous enivrent, vous chavirent, pour vivre ce grand jour au grand jour – pour toujours UN JOUR A SE SOUVENIR C’EST MAINTENANT JE VOUS DIS SOYEZ LIBERTY – CHERRY HARDI – MODESTIE – POESIE JE VOUS DIS MERCI     48 heures […]
16 décembre 2019

On finit toujours seul et seule au monde

  Je comprends que l’on puisse se laisser enivrer…par le pouvoir, le fauteuil aux larges accoudoirs, aux persiennes qui se ferment pour gérer d’une main ferme, par les portes qui se claquent « chauffeur Roissy 2 s’il vous plait », par les serrages de paluches, par les arrosages truc muche, VIP, Super VIP, Extra VIP, Méga VIP, par les médailles couleur émail qu’on accroche sur des airs ronflant, par les podiums où l’on joue les gentilhommes, par les tribunes d’honneur où l’on chante comme un crooner…. Finalement, c’est quoi tout ça ??? Mener la danse du grand monde ? Pourquoi se priver, la terre athlé est si féconde. Qu’importe les dangers, pourquoi ne pas se lancer adoubé par les siens ? On se croit légitime sans voir les abîmes. On prend la main d’une mariée trop belle pour soi, on serre un volant trop large pour soi au risque de se mettre sur le toit…on traverse la grande scène, on se croit mécène… C’est ça le pouvoir, on sert des mâchoires, on lâche quelques pourboires, on joue les grandes âmes, plein pot fumant, macadam brûlant, promesses enivrantes, grands messes exaltantes, selfies ouistiti, mains moites, paroles et sourires d’acrobate. Sauf que parfois ça fait mal, lorsque le train déraille, sans écran total, on cale, au pied de la muraille, la main sur le pommeau, le compteur à zéro. Vertige du néant, vertige béant. Pour ne pas avoir écouté, pour avoir négligé des évidences, sous-estimé, esquivé et même vitupéré contre la presse […]
16 décembre 2019

Au pays de la caillouterie

  Facteur jovial, besace en bandoulière, casquette de travers, une enveloppe matelassée qui atterrit sur notre bureau ? Pas besoin de ciseau, contenu souple, vite déchirée, une seconde enveloppe, papier craft aussi vite déchirée…le haut d’une couverture aux couleurs d’automne, aux couleurs Templières. Le titre… »Chemins de pierres », au premier plan un peloton de brebis la mine réjouie, les oreilles en éveil, en second plan, une falaise ocre, le Boffi ? Le Pompidou ? En contre bas, au trait noir, épais, une rivière encaissée…la Dourbie ? Sur la deux de couv., une écriture, celle de Pascal et Catherine en tandem dans la vie, dans la course d’une vie. Pascal, c’est Pascal Moreau, vingt quatre fois finishers des Templiers, l’époux de Catherine, qui ensemble, bras dessus bras dessous, depuis ce 25 octobre 1995, ont torsadé le fil d’une fidélité à toute épreuve avec les Templiers. Il écrit de sa plume de prof « Catherine l’a déniché au détour d’un sentier, sur le chemin de St Jacques. Une lumière a jailli et le bouquin était dans le sac ». Ce livre sous la plume et le crayon de Troubs, parle des grands causses, pas ceux de chez nous, mais pas si loin de là, sur le Quercy aux confins de l’Aveyron. Le dessin est au noir, la narration aussi. L’auteur qui se cache derrière ce pseudo y conte la vie simple, secrète, cachée, silencieuse, des pierres, des dolmens, des murets, des souterrains, des cazelles…il utilise un joli nom, peut être l’a-t-il […]
16 décembre 2019

Du vent dans les synapses

  « Du vent dans les synapses »…la bonne fréquence…France Inter qui accroche les ondes…ça tombe bien. Dans la montée du Sonnac, petit vent doucereux, léger balancement de la canopée, temps gris, cumulus ventrus qui hésitent à nous pisser dessus, premières feuilles mortes virevoltantes. Au micro de Daniel Fiévet, le biologiste Marc André Selosse est enjoué, un brin rieur, il ne s’embarrasse guère des mots qui accrochent l’oreille comme lorsqu’il précise dans une démonstration malgré tout savante « si vous mangez trop de fruits rouges, faut vous attendre à avoir la chiasse le lendemain ». C’est dit nature, sans fioriture. Montée tranquille de cette côte en lacets, belle vue sur le Piédestal puis dans ce marbré de couleurs automnales les maisonnettes du hameau de Caylus. La croix du Sonnac marque l’entrée dans ce petit bois de pins coincé entre le centre équestre et cette vaste plaine livrée aux quatre vents. Le biologiste distille son savoir avec une belle décontraction, le thème du jour, les tanins, omniprésents dans la nature, dans notre vie quotidienne, dans notre assiette, dans nos tasses, à l’origine du goût et des odeurs. Il dit « c’est la nature qui se met à nu ». Nous glissons vers la Tour, cette belle bâtisse noyée dans un îlot de verdure, le P33, porte d’entrée de la descente sur le village de Peyreleau. Beau chemin sablonneux, souple, c’est là que ça bombarde, c’est là que le jour délivre ses premières lueurs. « C’est la nature qui se met à […]
23 juillet 2018

Sur la route de l’Orpi

Connaissez vous la France Orpi ? Je viens à nouveau de traverser celle-ci par ces petites routes  qui viennent lécher l’arrière train des monts du Cantal, puis la croupe du Sancy, des départementales, des communales se faufilant, par champs et par maigres vaux lorsque l’Auvergne cède le pas à ces vastes domaines agricoles où le glyphosate impose son diktat. La France Orpi, c’est la France qui est à vendre. C’est la France des villages qui a tiré sa révérence, dans le silence des départs, pour l’ailleurs, pour l’éternité. Il reste bien quelques âmes égarées, quelques vieux salement courbés à biner l’herbe folle à jamais, quelques chiens mollassons vautrés sur de vieux paillassons. C’est la France de l’oubli, aux portes closes, aux jardinets embroussaillés, des petits chez soi, sans émoi, dans l’effroi, A VENDRE…A ACHETER…A VENDRE…Les panneaux rouges accrochés aux fenêtres se succèdent…A VENDRE…A ACHETER…A VENDRE…au beau milieu des thuyas et des lilas qui ne sont plus taillés, catalogue de la désespérance, funeste Monopoly où Orpi, l’agence immobilière tient les dés, les baux et les clefs dans le creux de sa main. On n’y gagne que le droit de murer portes et vasistas ou de se sauver, et vite, sans y faire choux gras. Orpi marchand de bien ou fossoyeur du plus rien ? Car les boulangers au ventre rebondi ont vidé les derniers sacs de farine, les bouchers, les charcutiers ont découpé les dernières côtelettes. Les maîtres d’hôtel, autrefois relais de campagne ont plié une dernière fois nappes et serviettes. […]