PARIS EN ALPHA : une manif sans Bornes

Ils et elles sont jeunes et beaux et belles, à la peau de lait, écharpes violettes, pour défendre les retraites.

Elle fut Garde des Sceaux, on lui gueule «dégage, ici tu es de trop».

Ils et elles sont transes, ils-elles chantent «Mourir sur scène» et ne veulent pas «mourir dans la Seine«.

Ils sont africains, sans papiers, du boulot mais pour quelle retraite ? A zéro ?

Ils et elles sont Cégétistes, mais ne sont ni affairistes, ni carriéristes.

Elles furent MLF, certaines sont « Nous toutes » encore sur la route.

Ils et elles sont FO mais ne veulent plus couper les blés à la faux.

Ils et elles sont Sud mais ne verront peut-être jamais le Sud.

Ils et elles sont Solidaires, aujourd’hui, la rue les rend majoritaires.

Ils et elles sont anti-tout ou presque mais je n’ai pas vu Poutou.

Ils sont pompiers et crient «nos retraites prennent feu»

Ils et elles sont des solitaires mais aujourd’hui, ils elles se sentent solidaires.

Ils sont casseurs, y’a pas de manif sans petites frappes et saccageurs.

Ils et elles sont musicos et veulent jouer les vieux rhinocéros.

Y’a des élus, droits comme des piquets, l’écharpe tricolore bien repassée, ils et elles rêvent d’un Macron déchu.

Y’a des Gardes Mobiles, la bécane sur la béquille, prêts à décoller en flottille.

Y’a des accros du PAF politico-spectacle, ils et elles rêvent d’une débâcle.

Y’avait pas beaucoup de Vert, à moins qu’ai je marché sur du vert brisé ?!

Y’a des corbeaux noirs flottant dans le ciel dans l’attente d’un rite sacrificiel.

Ils et elles sont retraités-ées, ils et elles y ont échappé, mais il faut encore résister.

Photographies prises le jeudi 19 janvier 2023 à Paris de République à Bastille lors de la manifestation dénonçant la réforme des retraites. Paris livré à un peuple métissé, brassé, mélangé, engagé, un peu enragé et surtout déterminé.