A soixante ballais passés,
Normal d’en avoir bavé, d’en avoir brassé,
On a tous des douleurs, des petites misères,
On a tous des traversées du désert,
A crever des abcès, à essuyer bien des malheurs,
Râleur, piailleur, chialeur, miauleur.
En saison des pluies, on se barre à la sauvette,
Au printemps, on charge la musette,
L’été, on évite les bitures, on se débarrasse des robes de bure,
L’automne, on joue les grands hommes, on brûle du carbure
Ya du poids à perdre, on se serre la ceinture,
Ya des barres qui montent, on rentre dans le dur,
Ya du bordel, on joue les boss du cartel,
Ya des médailles, des podiums, on joue les top models.
Ils sont en piste, dans le feu, dans le jeu, inquiets, ils font la moue,
De pépés, gais, réservés, rasés au coup chou
Des gueules de Johnny, des pifs de vicomtes,
Des combattants de l’ombre, de la fonte,
IIs ont toujours la barre,
Pour des instants rares,
A faire la guerre avec le gras,
Merde, vieillir que c’est ingrat.
L’haltéro, c’est comme l’héro,
Ca vous prend au garrot,
La main sur le fer, les poignets ferrés,
Les pieds calés, les joues gonflées,
Dans la lumière d’un corridor,
A porter son poids à bras le corps, un record.
Reportage réalisé le 31 mars à Decazeville (Aveyron – France)