Joao, son premier tatouage, c’était pour ses 14 ans « je ne devrais pas raconter cette histoire »

Un père biker, des soirées de picole entre potes, Joao et une bande de copains font les poches des assoiffés.

«Avec la monnaie, on s’est payé notre premier tatouage. On n’avait pas l’âge mais le tatoueur, lui il a pris la monnaie.

Mon père, en apprenant ça, il m’a dévissé la tête ».

Ruca est penché sur le bras de Joao.

Il relève ses lunettes, elles ont glissé sur le bout de son nez.

« She’s enough »

Il dit « je me suis fait tatouer cela pour ma femme ».

« She’s enough » s’étire au dessus de l’œil droit, comme une grande vague ondulante.

Elle est assez ? Elle est tout ? Elle est beaucoup ? Elle est trop ?

Ca peut se traduire comment ?

Ruca l’artiste ajoute « c’est pour la vie ».

Joao a l’œil pétillant « Nous, on est des voyageurs, un jour ici, un jour là bas ».

Pour écrire et sculpter, dans la peau parchemin,

La phrase est connue « à chacun son chemin… »

Ruca roule les RRR, allonge les EEE, courbe les NNN, étire les HHH.

Lettres intimes, messages intimes, mots intimes, sans chagrin.

 

Reportage réalisé à Decazeville (Aveyron) le 11 février 2018