Un jour de…
6 novembre 2017
Les avenues se sont remplies Les avenues se sont vidées Les chiottes se sont remplies Les chiottes se sont vidées Les chanteurs se sont égosillés Les chanteurs se sont tus Les bénévoles se sont dévoués Les bénévoles se sont volatilisés Les gobelets ont été vidés Les gobelets ont été écrasés, piétinés Les ponts ont tremblé Les ponts se sont vidés Les chronos ont scintillé Les chronos se sont effacés Les barrières ont canalisé Les barrières ont été empilées Les flics ont surveillé Les flics se sont éparpillés Le jour s’était levé La nuit est enfin tombée Flanagan a flambé Les derniers ont chialé New York (Etats Unis) – 5 novembre 2017
2 novembre 2017
RENCONTRE Un homme s’assoit à mes côtés sur ce banc face au jardin des souvenirs Il me dit : ma femme est partie, voilà quatre ans déjà » Il ajoute : « J’ai demandé à ma nièce, c’est là que je veux être ». Il tient serré entre ses mains deux roses, Il s’excuse presque « J’ai voulu acheter des roses rouges Bon, il n’y en avait plus, j’ai pris du rose De toute façon, elle ne verra rien, Le plus important, c’est qu’elle soit dans mon cœur ». Il me parle de sa jeunesse, de son métier de carrossier, Il est fier « vous savez j’ai fait fortune ». Il précise « ma femme, elle n’était pas pingre, elle était économe » Il parle de la guerre «j’ai été dans la résistance, dans le Cher » Ces yeux se brouillent « La guerre, c’est une saloperie » Paris – cimetière Père Lachaise – 1 novembre 2017
20 septembre 2017
Central Park est enfin là, Cette 5ème avenue qui n’en finit pas, La 59ème si loin là bas, Le Plazza dans le corner en contre bas, La nuit comme une gousse à éventrer, La nuit comme une écorce à tatouer, Des vieux, des plus jeunes, Des gros, un marathon comme un jeun, Pour se retrouver soi même, Une simple offrande, un anathème New York – Etats Unis – novembre 2016
20 septembre 2017
Grand cortège, grand boa ondulant, On empoigne le chanvre, Le camphre se consume, Des hommes frappent le sol, luisant, bataillant La noix de coco se brise, le lait gicle, aigre, sans écume Des offrandes, les billets s’échangent, Roulement de tambour, en avalanche, de la transe, Comme au bord du Gange. Paris – juillet 2017
24 août 2017
Vezins, Aveyron, un jour de vote, Des paysans qui ont quitté leurs bottes, Un boulanger, un menuisier pour ouvrir les plaies du temps passé, Un député sortant, dans la crainte d’être mangé en petit salé, Des mamans, le bout de chou, poupin, dans les bras, Des éleveurs dans l’embarras et pour cause, Le thermomètre qui ne se met plus sur pause, Les enveloppes gardent leur secret, l’urne se remplie, La victoire de l’enfant du pays ne fait pas un pli. Bureau de vote de la commune de Vezins – Aveyron – juin 2017